« Le Grand Théâtre de…La communication »
Acte 1 scène 1 : rencontre entre la com’ et son public.
Imaginons un plateau de théâtre, pour que la pièce soit un succès, l’auteur doit avoir écrit de beaux textes, ils ont dû être incarné par de grands acteurs, eux même dirigés par un grand metteur en scène, aidés par des techniciens sons et lumières, des costumiers, maquilleurs… He bien, il en va de même pour le jeu
médiatique : l’auteur est le communicant qui travaille le message, le metteur eu scène le communicant qui travaille le rôle, le personnage, le langage du corps, les acteurs, vous les connaissez, ils sont tous les matins dans les matinales des radios et des chaines d’information en continu, quant aux costumiers, techniciens sons et lumières, maquilleurs, ils sont les journalistes ou commentateurs politiques, ou intermittents techniciens, réalisateurs… qui permettent aux acteurs de véhiculer une identité, d’enraciner le message. Le
grand public, s’il connaît les rouages du théâtre, connaît-il vraiment ceux du théâtre médiatique ? Certains évoluant dans ce cercle très fermée de la communication et des médias craignent que le public en sache trop sur leurs rouages et leurs recettes de manipulation d’opinion. Nous, nous souhaitons prendre le parti inverse, celui de faire confiance au public comme le théâtre lui fait confiance, il pait même pour acheter ses billets !
« Je pense donc je suis » : critiquer c’est exister
Au théâtre, le public est capable d’émettre un avis à la fin d’une pièce. Il se plait à travailler son esprit critique car il a tous les outils pour le faire : Les acteurs étaient-ils bons ? Le texte était-il bien écrit ? La mise en scène était-elle adéquate ? …De ces outils sortiront des avis positifs, négatifs, tièdes… mais ces avis quels qu’ils soient auront fait exister la pièce à ses yeux et s’ils sont plutôt positifs, tant mieux le spectacle rencontrera son public et fonctionnera, s’ils sont plutôt négatifs, tan-pis, la pièce ne marchera certes pas mais elle aura eu le mérite d’exister le temps d’une soirée. « Je pense donc je suis » célèbre citation de René Descartes, « critiquer c’est exister » pourrait-on dire ici. Car, si ces outils n’existaient pas, si le public n’avait pas la possibilité de donner un avis, que se passerait-il? He bien, on baisserait le rideau, le théâtre ne serait plus, or il est un art des plus anciens qui traversent les siècles sans doute grâce à ces fameux outils qui aiguisent l’esprit critique. Pas d’avis, pas de spectacle…Et pourquoi n’en serait-il pas de même pour le spectacle de la communication ? Et oui, il s’agit bien d’un spectacle auquel le public, dans sa plus large majorité, ignore assister en écoutant la radio tous les matins. C’est justement de cette ignorance qu’émerge de la violence que bon nombre de journalistes de terrains ressentent à mesure de reportages. Il n’y a qu’à demander aux reporters de BFM TV, de TF1 ou de France2, qui ont couverts la crise des gilets jaune la façon dont ils étaient reçus sur les ronds-points…Le public s’il ignore être au spectacle, comment peut-il le critiquer ? S’il n’a pas les outils comment peut-il se faire un avis ? Il se sent exclu du jeu, il cesse donc d’exister, il fait du bruit que personne n’entend, on ne le comprend plus, il s’exprime, avec virulence, de plus en plus, si ce n’est par la révolte.
Avant d’en arriver là, s’il n’est pas encore trop tard, réconcilions donc tout ce petit monde des communicants, journalistes, monde des affaires et grand public dans ce joyeux théâtre et faisons de la communication une pièce qui si elle ne fait pas l’unanimité, aura au moins eu le mérite de faire exister son public et c’est la seule façon de lui donner une chance de succès.
Les trois coups retentissent !
Et bientôt le rideau se lève…
Sébastien Pouquet.